4 Mai 1945 : Installation de Georgette VERON et Gabrielle CABOTTE, les premières femmes conseillères municipales à Epinay-sous-Sénart.

21 avril 1944 : Les femmes obtiennent le droit de vote. Aux élections municipales de 1945, les spinoliens élisent 2 femmes sur les 10 membres du Conseil municipal : Georgette VERON et Gabrielle CABOTTE. Toutes les deux effectueront les 2 premiers mandats de Maurice DESLANDES (de nouvelles élections municipales sont organisées en octobre 1947) mais ne se représenteront pas aux élections municipales de 1953. Durand les 12 années qui suivirent, aucune femme ne siège au Conseil municipal. Raymonde LETINIER, Simone GABEL et Denise Le MEUR seront élues sur la liste de Roger BITEAU, le 26 mars 1965.

Georgette VERON est née à Paris le 3 janvier 1906. Elle vit avec son mari et ses 3 enfants, rue de Boussy. Après les avoir élevés, elle entre à la SNCF. Lors de l’urbanisation d’Epinay-sous-Sénart, elle vient habiter au 8 Cité des Gerbeaux et, après son départ de la SNCF, travaillera pour la municipalité, en qualité de femme de service de 1971 à 1974 puis comme monitrice-éducatrice au centre de loisirs maternel de 1974 à 1978. Venue vivre rue Serpente, elle décède le 16 juin 1993.

Gabrielle DUBOIS est née à Epinay-sous-Sénart le 18 avril 1902. Elle exerce la profession de vendeuse et le 3 septembre 1921, épouse Antonin CABOTTE, vendeur à la Samaritaine, titulaire de la Croix de Guerre. Le couple s’installe rue Henri Lot et a 4 enfants. Lorsque la guerre éclate, Antonin est mobilisé. Lieutenant au 214è régiment d’infanterie, il est tué le 6 juin 1940 pendant les terribles bombardements de Beauvais. Gabrielle reprend son métier de vendeuse et s’investit dans la vie municipale pendant quelques années. Elle décède à Brunoy le 14 novembre 2000.


Chronique de l’été 1914 : Le garde-champêtre et l’âne récalcitrant.

 

Même dans un village de 500 personnes comme l’était Epinay-sous-Sénart en 1914, la vie des agents municipaux n’est pas toujours de tout repos.

 

Le 1er juin 1914, le Maire d’Epinay-sous-Sénart, André Lot, écrit au juge de Paix du Canton de Boissy-Saint-Léger pour lui soumettre un cas particulier.

Léon Grehier, propriétaire de la Villa Jullien avait un locataire, Monsieur Hunault.

Le 26 mai, ce dernier quitte définitivement son logement et laisse un mot en Mairie à l’attention de son propriétaire pour l’aviser qu’il laisse « en bon état et pourvu de nourriture », l’âne confié à ses soins. Or, par retour de courrier, Monsieur Grehier nie la propriété de l’animal qu’il attribue à son locataire. L’animal est alors mis en fourrière, nourri et soigné par le garde champêtre.

Personne ne s’étant mis d’accord, le juge de paix autorise la vente de l’âne pour un montant de 50 francs afin de couvrir les frais d’entretien et de vente.

La vente est fixée dimanche 26 juillet au soir. Nestor Masse, le garde-champêtre est chargé de présenter l’âne au public. Lors de cette présentation, l’animal, sans doute ému par cette foule, se jette sur le garde champêtre et le mord cruellement au pouce de la main gauche, manquant de peu de le sectionner. Nestor Masse aura une longue incapacité de travail et ne reprendra son travail qu’à la mi-octobre 1914.

Malgré (ou à cause de) cet accident, l’âne trouve preneur pour la somme de 20 francs. Le 31 juillet, le Maire écrit à nouveau au juge de paix pour l’informer du montant de la vente et que la somme déduite sera à la charge du propriétaire désigné par le juge de paix.

Le lendemain, l’ordre de mobilisation générale était proclamé, la guerre éclatait et plus personne, à part, peut-être, le garde champêtre, ne se soucia de savoir à qui avait appartenu cet âne virulent.