26 novembre 1914 : l’errance de Jules PHILIBERT s’achève à Epinay-sous-Sénart

Du 21 au 29 août 1914 a lieu l’offensive des Ardennes. Durant cette période les armées française et allemande s’affrontent. La victoire allemande ouvre la voie à sa progression qui ne sera stoppée qu’à l’issue de la bataille de la Marne en septembre 1914. La terrible bataille et l’occupation allemande jettent sur les routes toute une population qui fuit le conflit. Les familles sont souvent séparées dans cet exode. Ainsi commence la terrible histoire de Jules Philibert :

Jules PHILIBERT était mécanicien, originaire de Sedan dans les Ardennes. Il fut évacué le 24 août 1914, après le départ de sa femme et de son enfant et réfugié à Brouilly (Aube). Pendant 2 mois, il cherche sa femme et son fils de 8 ans. D’abord par voie administrative puis par les journaux. Le 12 novembre, il se rend à Paris pensant y trouver des moyens plus faciles pour retrouver sa famille parmi les nombreux réfugiés recueillis dans la capitale mais toutes ses démarches demeurèrent sans résultat. De Paris il écrivit à Brouilly où on l’avait reçu, racontant ses inutiles démarches. On l’encouragea à revenir.

C’est ainsi que, sans ressource, il quitta le cirque de Paris (où étaient installés les réfugiés ardennais et belges) et se dirigea à pied vers le département de l’Aube. Le jeudi 26 novembre à 3 heures de l’après-midi, un gendarme de la brigade de Brunoy le trouva errant sur le chemin n°94, vers l’extrémité d’Epinay-sous-Sénart, exténué de fatigue physique et morale, à demi congestionné par le froid et souffrant de problèmes cardiaques. Soigné et hébergé chez une famille à Epinay jusqu’au 30 novembre, il fut rapatrié par réquisition à la Cie des Chemin de Fer PLM pour le transport, par tarif spécial (le plus réduit) de Brunoy à Brouilly via Sens et Troyes et muni de quelque argent pour le voyage.

D’autres réfugiés des Ardennes, du Nord, de l’Aisne, de la Marne, de Belgique vont trouver refuge pendant quelques mois à Epinay, certains en famille comme celle du docteur BOURQUELOT d’autres comme ces petites filles orphelines ou séparées de leurs parents seront recueillies à la Maison Sainte-Hélène.

A partir de 1915, les travaux de défense dans la forêt de Sénart requièrent une forte main d’œuvre. Ce sont les travailleurs civils et plus particulièrement les réfugiés qui la fourniront. Une trentaine de personnes, familles et personnes isolées) françaises et belge se fixeront à Epinay-sous-Sénart pour un temps plus ou moins long.