L’énigme du train 826, un crime à la belle époque

 

15 décembre 1909, 6 heures du soir, au moment où le train 826 Montargis Paris passe sur le viaduc d’Epinay, une femme tombe d’un wagon de première classe. Son corps est retrouvé le lendemain  à Epinay-sous-Sénart et identifié, il s’agit de Marie Thérèse Goüin veuve de Jules Goüin, régent de la Banque de France. Il apparait bien vite qu’elle a été assassinée. Elle voyageait seule et les passagers des autres compartiments n’ont rien vu ni rien entendu. Que s’est-il passé ?

La presse et l’opinion publique se déchaînent autour du thème de l’insécurité dans les trains puis, comme l’enquête piétine, sur l’inefficacité de la police. Manque-t-elle de moyens, d’effectifs ? Les policiers sont-ils suffisamment formés ? Le fils de la victime offre 25 000 francs de récompense pour retrouver les coupables (1 kg de pain valait 39 cts – 0.04 € et le salaire moyen d’un ouvrier est de 4,85 francs par jour – 0.73€ ).

Enfin, le 4 janvier 1910, deux soldats du 31ème régiment d’infanterie sont arrêtés suite à la dénonciation d’un de leur camarade et passent aux aveux. Georges Graby et Henri Michel voyageaient dans le train. Leur mobile reste flou. Le butin du vol est bien mince 2 bagues et 5 francs au regard de cet assassinat particulièrement crapuleux.

A nouveau la presse s’interroge, que fait l’Armée ? Elle laisse « des éléments nuisibles » comme Graby et Michel s’infiltrer en son sein. Dans la foulée, des bataillons disciplinaires d’Afrique sont rouverts.

 

Le procès a lieu en mai 1910 devant le Conseil de guerre. Les meurtriers sont dégradés, Michel est condamné à 20 ans de bagne et Graby, considéré comme l’instigateur du crime et le meneur, est condamné à mort. Il bénéficiera cependant de la grâce présidentielle et verra sa peine commuée en travaux forcés à perpétuité.