Le passé agricole d’Epinay-sous-Sénart

 

 

 

Epinay fait partie des terres qu’avait reçues, conjointement avec celles de Draveil, l’abbaye de Sainte Geneviève au Mont Paris des mains de Dagobert 1er en 635, charge restant aux religieux de faire défricher et exploiter ces terres données.

 

Avec le défrichage du sol vient la construction de la ferme au XIIème siècle. Dès lors, par son importance et l’étendue des terres possédées, la Ferme va jouer un rôle économique et social voire même politique de premier plan dans le village et ce jusqu’à l’urbanisation d’Epinay. Exploitée à partir du XVème siècle par des fermiers laïcs, elle est louée par bail emphytéotique au seigneur de Brunoy Jean-Paris de Montmartel puis au Comte de Provence, frère du roi Louis XVI et futur roi Louis XVIII.  A la Révolution, elle est saisie comme bien national et sera revendue à plusieurs reprises jusqu’à son achat par le Général Michel Ordener en 1807. La petite-fille du Général, Joséphine Ordener hérite de la Ferme en 1837. Epouse de Thomas Lot, elle transmet la Ferme et ses terrains d’Epinay et de Brunoy en héritage à son fils Henri. Les terres appartenant à la Ferme représentent le tiers de la surface de la commune  en terres labourables, prés et bois (127 hectares). L’ensemble est vendu par la famille Lot en 1955 à Roger et Maryse Levy qui les cèdent à la Caisse des Dépôts et Consignations en 1959 pour urbaniser Epinay-sous-Sénart.
 

Selon la matrice cadastrale de 1934, les terres de la ferme se situaient aux 30 arpents (correspond aux Cinéastes et à la Plaine) : terres labourables, le Pré aux Agneaux, les Petits Sanceaux : prés, les coteaux d’Epinay : les Galhauts, le Rôle des Vignes, les Fortes à Faire, la Grande Louvière, la Justice : terres labourables. En bas près de l’Yerres, le Gord terres labourables, les Saussaies (à l’emplacement du COSEC) : prés, le Clos Guillaume : prés et 1 hangar, les Etangs (vers le lavoir, le moulin à huile et le viaduc) : bois pour la chasse et prés, le Village : 1 terre labourable, le Clos Nicolle : 1 terre labourable, les Gerbeaux : jardin potager, la petite Louvière : terres labourables,

 

 

Si elle est de loin la plus importante exploitation de la commune, la Ferme n’est pas seule à cultiver à Epinay-sous-Sénart. Les autres propriétaires ont des jardins potagers au Clos Nicolle, à la Grande Louvière, au Rôle des Vignes. L’Etat possède des bois au Pas Ste Geneviève, aux Plans (ainsi qu’un chemin) et, bien sûr, la Forêt. Les propriétaires les plus aisés (Ritt, Froment-Meurice, Caffin possèdent en outre des jardins d’agrément, des pièces d’eau et des jardins potagers.

 

Ils sont très peu à posséder des terres agricoles. A citer les Ets Elba qui possèdent des prés et des bois au Gué de Mandres et aux Petits Sanceaux, la Compagnie des Chemins de Fer Paris Lyon Méditerranée, outre les voies ferrées, possède  2 jardins potagers et des terres labourables aux Galhauts et à la Grande Louvière ( actuellement vers la rue Henri Lot) ainsi  que 3 prés et 1 hangar  au Clos Guillaume, aux Saussaies et à la grande Louvière, des bois pour la chasse, 1 terre et 1 vigne au Rôle des Vignes. La commune d’Epinay  possède un grand jardin potager derrière l’école, au Clos Nicolle.

 

La famille Cottin possède des bois pour la chasse au Rôle des Vignes, au Gord, au Pas Ste Geneviève et à la Grande Louvière

 

La situation des terres et les cultures

 

Les grandes parcelles fertiles de la Plaine, des Arpents, du Clos Guillaume, des Petits Sanceaux sont vouées au labourage et au pâturage. Selon les époques, on y cultive du seigle, du blé/ froment et de l’avoine. Jusqu’à la fin des années 1920, les terres les plus exposées au soleil au Rôle des Vignes, à la Grande et la Petite Louvière, aux Gerbeaux (qui se situent rue de la forêt à l’endroit du Parc de la Forêt) sont plantées de vignes et côtoient nombre de jardins potagers ainsi qu’aux Galhauts, (rue Henri Lot)  et au village. Les Vignes disparaissent d’Epinay en 1929.

 

En bas, au Gord, au Pas de Ste Geneviève (rue de Boussy) ou encore aux Etangs (le lavoir et le moulin à huile) se trouvent des bois utilisés principalement pour la chasse. Certains propriétaires les utilisent pour eux même, d’autres les louent.

 

L’élevage

 

Des chevaux, des vaches et surtout des moutons sont les principaux animaux élevés. Ils appartiennent pour l’essentiel à la ferme, à l’exception de la période allant de 1910 à 1931 où Jacques Froment-Meurice crée un élevage de chevaux de courses près de son atelier (actuellement le Centre de Loisirs de Maisons Alfort).

 

En 1924 sur la superficie totale de la commune qui est de 357,3906 hectares, 115 sont consacrés aux terres labourables et prairies artificielles (luzernes, trèfle), 15 aux prés naturels, 2 aux cultures maraichères et 161 en bois et forêts.

 

La Population

 

En 1866, sur une population totale de 289 personnes, 206 (105 hommes et 101 femmes) déclarent  travailler dans le secteur agricole, certains exploitent de petites parcelles de vignes sur les coteaux.  A cette époque, plusieurs vignerons indépendants travaillent en famille (ce qui explique la presque parfaite égalité des sexes dans le secteur), beaucoup d’habitants sont journaliers, c’est-à-dire qu’ils sont employés à la journée dans les exploitations des environs ou à la ferme d’Epinay. Il s’agit d’un travail précaire qui assure rarement la subsistance d’une famille. La plupart du temps, le mari, la femme et les enfants adolescents se déclarent journaliers.

 

En 1946, sur une population de 427 personnes (hors résidents de la Maison Ste Geneviève), ils ne sont plus que 22 à travailler dans le secteur agricole, 3 femmes figurent parmi eux. Les vignes ont disparu, la ferme s’est mécanisée et emploie moins de main-d’œuvre, l’après-guerre voit aussi l’affluence de population en région parisienne. Des personnes travaillant dans le bâtiment, dans le secteur tertiaire ou à la SNCF vivent à Epinay-sous-Sénart.

 

Scène de chasse dans la Plaine

 

Après les moissons, les champs attiraient toute sorte de gibiers et de grandes parties de chasse étaient organisées. Sur ces photos aimablement données par le musée de Brunoy, la famille lot a convié proches et amis à une collation d'après-chasse. La photo n'est pas datée. La scène se situe au début de l'automne à la fin du XIXème siècle ou au début du XXème.