1er avril 1959 – Le Conseil municipal d’Epinay-sous-Sénart rencontre le Président de la République.

 

 

 

Emus par la récente annonce du classement d’Epinay-sous-Sénart en Zone d’Urbanisation Prioritaire (cf article de mars), les 12 nouveaux conseillers municipaux (ils sont installés depuis le 14 mars 1959) emmenés par le Maire Maurice DESLANDES décident de frapper un grand coup et de rencontrer le Général DE GAULLE, Président de la République depuis le mois de janvier, pour plaider leur cause et obtenir de pouvoir sortir du périmètre de la ZUP n°14.

 

Etonné par cette demande émanant d’un village, le Président décide de les recevoir en compagnie de Pierre SUDREAU, Ministre de la Construction. La rencontre a lieu à l’Elysée le mercredi 1er avril 1959 à 19h43. Il semble que les deux hommes sont, fugitivement, tentés d’accéder à la demande de la municipalité d’Epinay-sous-Sénart puis mesurant les conséquences de cette décision, y renoncent.

 

Néanmoins, l’ensemble des élus est convié à dîner avec le Président et le Ministre. Ce jour-là, le plat principal figurant au menu est une fricassée de poissons.

 

5 avril 1990 : La Ville achète le Lavoir

 

Après la défaite de Waterloo, en 1815, les alliés occupent le territoire de la commune et détruisent le lieu qui sert de lavoir. Ce n’est qu’en 1820 que l’Etat paiera les dommages de guerre à la municipalité. Les indemnités servent à rétablir le lavoir et le hangar qui l’abrite. Il est alors installé à son emplacement actuel sur un pré communal. Mais cet emplacement ne réjouit pas le Sieur Plique propriétaire du moulin et de l’usine d’eau de Brunoy qui s’ingénie à boucher le Boisseau d’eau (bouche d’eau fournissant le lavoir) afin que le courant vienne alimenter son moulin. Cette situation dure jusqu’en 1837 date à laquelle le gérant de la Ferme propose verbalement un échange de terrain. Un lavoir provisoire est alors bâti sur l’un des prés de la Ferme au lieu-dit le Boisselet. Cependant, enclavé dans le territoire de la Ferme et sur le passage des troupeaux, il est rapidement délaissé. En 1858 un nouveau lavoir est reconstruit au débouché du Boisseau d’eau (ou Boisselet). Mais l’entrepreneur ne semble pas avoir respecté le cahier des charges et le Conseil municipal conteste sa facture. Entre autre, il lui est reproché d’avoir effectué le pavage trop bas et avec du mauvais mortier, l’eau s’infiltre et les laveuses sont obligées d’apporter des herbes sèches pour mettre sous leurs genoux mais cette humidité est néfaste à leur santé. Il est préconisé de remonter le pavage de 10 centimètre côté du bassin. Par ailleurs, le toit trop peu pentu laisse s’infiltrer la pluie les jours de vent ce qui pourrit les toitures (délibération du 21 novembre 1859).

 

Trente ans plus tard, rien ne s’est arrangé puisqu’il est à nouveau question de transformer le lavoir communal (Session du 12 février 1889) :

 

 « Les ménagères ne pouvant plus se servir du lavoir, celui-ci étant continuellement envahis par les eaux mal dirigées à Rochopt par l’usinier. Sur la proposition de la commission chargée de veiller au bon entretien du lavoir, le conseil décide de transformer le lavoir actuel pour l’agencer correctement comme celui de Mandres avec plancher mobile et crémaillère

 

Nomme ensuite MM Augeron, Roux, Tabernat et Brument pour composer la commission chargée d’étudier et de poursuivre ce projet de concert avec Monsieur Victor Guyard, architecte chargé d’établir les plans et devis.

 

Considérant que la commune ne possède qu’une partie des fonds nécessaires à cette dépense […] Attendu que la dépense s’élèvera à une somme supérieure aux ressources, sollicite de Monsieur le Préfet une dispense de devis et marchés. »

 

En 1894, la commune acquiert une bande de terrain pour aménager un chemin prolongeant la rue du Boisselet, donnant accès à la passerelle des Vallées permettant ainsi aux spinoliens de rejoindre la gare de Brunoy. Pour cela, il faudrait légèrement déplacer le lavoir ce qui permettrait enfin d’effectuer les transformations prévues. La passerelle est réalisée en 1895. Situé à proximité du ruisseau de la Machine, l’ouvrage est composé de 2 lavoirs se faisant face de part et d’autre d’un bassin dont le fond est pavé.

 

En 1897, suite aux crues, il faut rehausser le chemin donnant accès à la passerelle dans sa partie près du lavoir, ce qui obligera à en changer l’entrée. Pour arriver à la réalisation de ce rehaussement, il y aurait lieu d'autoriser une décharge publique près du lavoir (d’où sans doute le surnom de rue Fouille-au-Pot que l’on retrouve à cette époque dans certaines correspondances).

 

L’époque où l’usinier de Brunoy détournait l’eau du Boisseau d’Eau aux moyens de bouchons et autres tampons est révolue cependant il gère les vannes du barrage des Vannes Rouges et les bloque régulièrement ce qui provoque la montée des eaux de l’Yerres et l’inondation du lavoir.

 

En 1910, 20 peupliers suisses sont plantés. Egalement appelé peuplier noir, cet arbre affectionne les bords de l’eau et peut vivre 200 à 400 ans. Des travaux sont effectués mais les eaux de l’Yerres submergent régulièrement le lavoir et les admonestations concernant les mauvaises manœuvres des vannes se succèdent puisqu’on en trouve trace dans les délibérations municipales en 1919, 1923 et 1931.

 

Petit à petit, l’usage du lavoir se raréfie et il tombe en désuétude avant même la seconde guerre mondiale.

 

Le lavoir étant sur le territoire de la Ferme, il fut racheté par la CIRP au moment de l’urbanisation d’Epinay-sous-Sénart et revendu à la municipalité le 5 avril 1990

 

Rénové par le SIARV en 1998, le SyAGE lui a donné une nouvelle jeunesse à l’hiver et au printemps 2018.