Maurice Eliot (9 septembre 1862- 21 août 1945), un peintre à Epinay-sous-Sénart

Charles Louis Maurice Eliot naît au domicile de ses parents, 61 rue de Grenelle dans le 15ème arrondissement de Paris. Son père Claude Gabriel, marchand de bois, est âgé de 30 ans, sa mère Marie Antoinette Bouret, sans profession, en a 21. Sa sœur Jeanne est née un an plus tôt, le 22 mars 1861. Les parents se séparent assez tôt dans son enfance et Maurice partage son enfance entre Paris et Epinay-sous-Sénart chez ses grands-parents maternels.

Car si Maurice Eliot nait à Paris, c’est à Epinay-sous-Sénart qu’il passe ses vacances et découvre la nature. Son grand-père maternel, Jean Louis Bouret (maire du village de 1860 à 1865) est propriétaire de deux maisons et d’une orangerie rue Sainte Geneviève.

A 16 ans, Maurice entre à l’atelier de peinture d’Emile Bin à Montmartre et se lie d’amitié avec Charles Léandre. Cette amitié durera toute leur vie. En 1880, ils intègrent ensemble l’école des Beaux-arts où ils suivent, entre autres, les cours d’Alexandre Cabanel. Ensemble toujours, ils louent un atelier, 31 bd de Clichy, en 1882.

En 1883, il réussit le concours de professorat de dessin dans les écoles de la Ville de Paris et commence à exposer régulièrement dans les salons officiels. A la fin du XIXème siècle et au début du XXème, il devient un peintre reconnu dont les œuvres sont primées dans les expositions. Ainsi, en 1888, il obtient le 2ème grand prix du Concours du Prix de Rome avec « Ulysse et Nausicaa » et en 1889, une médaille d’argent à l’exposition universelle.

Après le décès de Jean Louis Bouret, sa veuve vend, en 1899, l’une des maisons et l’orangerie à une amie de la famille, Cécile Caffin qui, à la place, fait édifier une demeure connue sous le nom de chalet normand, l’orangerie devenant le Petit chalet. Maurice Eliot, sa mère et sa sœur Jeanne, également peintre, continuent à venir en villégiature à Epinay-sous-Sénart, dans l’autre maison, voisine de la précédente.

La Ferme et ses alentours, le parc, les habitants d’Epinay, la Forêt de Sénart jouent un rôle de tout premier plan dans sa peinture néo impressionniste même s’il vit et travaille à Paris.

En 1900 et 1901, il cesse de donner des cours de dessin dans les écoles de la ville de Paris et devient professeur de dessin à l’Ecole Polytechnique où il restera jusqu’à sa retraite en 1932.

Très attaché à Epinay, il participe avec le sculpteur Jacques Froment-Meurice, autre résident du village, à la toute première exposition d’arts d’Epinay-sous-Sénart, organisée par l’instituteur Gabriel Téton. D’autres suivront, en particulier l’exposition de sculptures, peintures et arts décoratifs du 14 au 28 août 1910, organisée à l’occasion de l’ouverture de la deuxième salle de classe de l’école. Elle rassemble les œuvres de Maurice et de Jeanne Eliot mais aussi celles d’amateurs de la région. Les œuvres font l’objet d’une tombola au bénéfice des œuvres sociales de la commune. 3400 billets sont vendus à cette occasion.

Au décès de Laure Bouret, la maison d’Epinay est vendue à la famille Caffin. Pour que Maurice, sa mère et sa sœur continuent à venir à Epinay-sous-Sénart pendant les vacances, Henri Caffin met à leur disposition une maison, rue de Quincy, entourée d’un verger. Cette demeure servira de modèle à plusieurs de ses tableaux.

Les années passent, la peinture de Maurice Eliot n’est plus au goût du jour, le public l’oubli. Au cours des années 30, les êtres qui lui sont les plus chers disparaissent, sa mère, son meilleur ami, Charles Léandre puis sa sœur Jeanne. A ces deuils s’ajoutent des soucis financiers. Sa maigre retraite et une rente viagère ne suffisent pas à payer le loyer de l’appartement et de l’atelier du 37 rue de Clichy où il réside depuis 1900 ainsi que la maison de santé où Jeanne a été soignée pour dépression de 1934 à 1937. A la mort de celle-ci, il s’installe définitivement rue de Quincy.

C’est dans cette demeure qu’il s’éteint le 21 août 1945. Après des obsèques religieuses à Epinay-sous-Sénart, il est inhumé au Cimetière du Père Lachaise.

Sur les champs qu’il aimait peindre, a poussé une ville dont le lycée porte son nom, l’une des maisons de son enfance abrite des services municipaux, la grande maison où il venait diner chez ses amis Caffin est devenue Hôtel de ville et le Chalet Normand se nomme Centre Culturel Maurice Eliot.